EDITO

Pour leur 9e édition, les Rencontres du Cinéma Espagnol de Nantes proposent au cinéma le Katorza 39 films dont 9 avant-premières nationales. On y découvrira par exemple le délirant Torrente bras gauche de la loi de Santiago Segura, qui a connu un vif succès en Espagne en 1998, battant tous les records d’entrées, ou Mambi des frères Teodoro et Santiago Ríos, regard canarien sur la guerre hispano-américaine de Cuba en 1898. À ne pas manquer non plus, Ouvre les yeux du talentueux Alejandro Amenábar (Tesis) ni Les Amants du cercle polaire de Julio Medem, qui fera l’ouverture des Rencontres en présence du réalisateur et de l’acteur Fele Martínez.

Les 9e Rencontres présentent également deux nouveautés suscitées par le centenaire de Lorca : Yerma, de Pilar Távora, et Lorsque cent ans seront passés, un documentaire signé Javier Rioyo et José Luis López Linares, ainsi qu’une programmation exceptionnelle réalisée par le cinéaste Richard Prost, consacrée aux fictions et documentaires des années 30 et 40.

La plupart des villes peuvent se résumer à leur devise. Durant plusieurs siècles, Madrid fut « Villa y Corte », le siège de la Cour. Puis elle fut le siège de Républiques éphémères, et symbolisa la résistance au fascisme durant la Guerre Civile. Quand celui-ci finit par s’en emparer, il voulut la dépouiller de tout ce qui pouvait rappeler ses heures républicaines et progressistes et préféra taquina la corde folklorique : « de Madrid jusqu’au ciel », « la cité de l’ours et des marronniers »… En 1945, Dámaso Alonso, poète de la « génération de 27 », résumait ainsi son époque : « Madrid est une ville d’un million de cadavres ». Trente ans après, l’écrivain Vázquez Montalbán le paraphrase : « Madrid n’est qu’une ville d’un million de gilets ». La ville avait bien besoin de se libérer de ce bunker portable, et y parviendra dans les années 80.

Les 9e Rencontres déclinent Madrid sur tous les modes et à tous les temps. Le Madrid des années 30, celui des jeunes Buñuel, Lorca et Dalí qu’Un chien andalou réunit et sépara à jamais. La longue période franquiste que pourraient résumer à leur façon En chair et en os de Pedro Almodóvar ou Cría cuervos de Carlos Saura. Le premier, qui s’est toujours targué de faire table rase du passé, remet les pendules à l’heure en ouvrant son film sur l’évocation du décret franquiste de janvier 1970 instaurant l’état de siège. Saura, pour sa part, transcende dans Cría Cuervos la simple mise en relation de la famille avec le contexte social et politique du franquisme et partage avec les romanciers espagnols une œuvre de reconquête de la mémoire.

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Le Festival dans la presse

Retrouvez le 28e Festival du Cinéma Espagnol de Nantes dans la presse française et internationale.

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