Tout au long de cette 23e édition, le cinéma basque fera découvrir pour la treizième année consécutive tous ses talents, du court au long-métrage, du documentaire à la fiction. Si la production cinématographique de l’année écoulée est fortement marquée par le 75ème anniversaire du bombardement de Guernica elle n’en demeure pas moins, comme à son habitude, riche et plurielle. En témoigne l’éclectisme des genres et des points de vue auquel viennent s’ajouter le dernier cru des Kimuak (courts-métrages), un documentaire social, une comédie romantique, un road movie musical, sans oublier que le film espagnol de l’année (Blancanieves), a été tourné par un réalisateur basque (Pablo Berger).

Les bombes de Guernica dans une Fenêtre Basque ouverte sur la mémoire

Ce n’est pas par hasard si 2012 a été pour la production cinématographique basque une année tournée, entre autres, vers le passé. Le 75e anniversaire du bombardement de Guernica, qui eut lieu le 26 avril 1937, a provoqué une vague de films sur le sujet, qui reste encore aujourd’hui une blessure pour le peuple basque et, sans doute, un symbole contre la barbarie de la guerre et le fascisme. Gernika sous les bombes, To say goodbye et La conspiration abordent la Guerre civile au Pays basque sous un nouvel angle. Gernika sous les bombes est le film qui a connu le plus d’audience sur la chaîne de télévision basque en 2012. To say goodbye est une approche originale sur les évacuations d’enfants pendant la Guerre civile espagnole. La conspiration, réalisé par Pedro Olea sur une idée du producteur Elías Querejeta, raconte la génèse du coup d’état du 18 juillet 1936 avec, à sa tête, le général Mola. Dans Miel d’oranges, Imanol Uribe, basque lui aussi, parle de la répression pendant la dictature franquiste et de la résistance armée en Andalousie.

Mais le cinéma basque reste, comme à son habitude, riche et pluriel : Juanmi Gutiérrez se penche sur le cinéma social avec Mur-mur, Oskar Alegria cherche dans le hasard et le surréalisme de nouvelles voies pour le documentaire (Emak Bakia), la comédie romantique Bypass fait un clin d’œil aux classiques du genre et la vigueur de Fermín Muguruza ouvre sur le Pays basque contemporain à travers sa musique (Zuloak). Enfin, n’oublions pas que le film espagnol de l’année (Blancanieves) a été tourné par un réalisateur basque, Pablo Berger, et que les Kimuak nous offrent quelques bijoux de courte durée…

Cette année encore, la Fenêtre basque nous fera voyager dans l’espace et dans le temps.

 

Les films de la Fenêtre basque

 

Blancanieves de Pablo Berger (2011) (1h38). Avec Maribel Verdú, Daniel Giménez Cacho, Ángela Molina, Macarena García…

Fille d’un torero devenu tétraplégique et maltraitée par une belle-mère cruelle, Carmen s’enfuit un jour et rencontre une troupe de nains toreros qui l’adopte. Une nouvelle vie commence alors pour cette Blanche-Neige revisitée dans une Andalousie noire et blanche des années 20.
*10 Goya 2013 dont Meilleur Film et Meilleure Actrice pour Maribel Verdú. Film espagnol sélectionné pour les Oscars 2013. Prix Spécial du Jury Festival San Sebastián 2012.
Muet. N&B. Intertitres en français.

Bypass de Patxo Telleria, Aitor Mazo (2011) (1h38). Avec Gorka Otxoa, Sara Cózar, Bárbara Goenaga, Aitor Mazo…

Xabi se rend à l’hôpital pour dire adieu à son amie María qui est sur le point de mourir d’une maladie incurable. Juste avant d’aller la voir, Xabi apprend que María a toujours été secrètement amoureuse de lui. Il lui vient l’idée saugrenue de lui dire qu’il l’aime également. María se rétablit miraculeusement et Xabi, va devoir continuer à faire semblant.
*VO basque

La conspiration / La conspiración de Pedro Olea (2012) (1h22) (Vidéo). Avec Manuel Morón, Silvia Marsó, Ángel Pardo, Alex Angulo…

Le général Emilio Mola Vida, éloigné de Madrid par le gouvernement du Front Populaire arrive à Pampelune le 14 mars 1936 pour prendre la direction de la région militaire. Il va devenir le cerveau de la conspiration qui mènera à l’éclatement de la Guerre civile espagnole le 18 juillet 1936.

Guernica sous les bombes / Gernika bajo las bombas de Luis Marías (2012) (2h01). Avec Egoitz Sánchez, Lander Otaola, Marc Clotet, Sara Casasnovas, Aitor Mazo…

Différentes histoires s’entremêlent, toutes marquées par le violent bombardement aérien de la Légion Condor sur le village de Guernica le 26 avril 1937 en pleine Guerre civile espagnole.

Mur-mur de Juanmi Gutiérrez (2012) (1h20) (Vidéo). Avec Katia Reinberg, Toñi Martínez, Oswaldo Rodríguez, José María Larrañaga…

Confrontés à une société qui n’est pas prête à les recevoir, six prisonniers de droit commun sont accompagnés dans leur retour à la vie civile.
*Sélection Festival San Sebastián 2012. VO espagnol – basque

To say goodbye de Matt Richards (2012) (1h19). Film d’animation.

Guerre civile espagnole. Le Gouvernement basque, suite au bombardement du village de Guernica, demande l’asile pour les enfants basques. Le Royaume-Uni accepte à contre-cœur en échange de 10 shilling par semaine et par enfant. 4000 enfants sont ainsi envoyés au Royaume-Uni. L’exil devait durer 3 mois. 75 ans plus tard, beaucoup ne sont pas revenus.
*Sélection Festival de San Sebastián 2012.

Zuloak de Fermín Muguruza (2012) (1h39). Avec Arrate Rodriguez, Ainhoa Unzueta, Izaskun Muruaga, Tania de Sousa…

L’artiste pluridisciplinaire Arrate Rodríguez nous fait revivre à travers l’objectif de sa caméra la création d’un groupe de rock enragé 100 % filles.
*Sélection Festival de San Sebastián 2012
VO basque

La sélection de courts-métrages Kimuak 2012

 

Beerbug de Ander Mendia (2012) (8min).

Joe se fait voler ses bières et ça, ça ne lui plaît pas
Sans dialogue

Eau! / ¡ Agua ! de Mikel Rueda (2012) (15min). Avec Àlex Batllori, Fernando Tielve, Àlex Angulo, Patxi Santama…

Guille et Àlex ne se connaissent pas. Et bien qu’en apparence un monde infranchissable les sépare, quelque chose les unit : leur passion pour la natation. Et aujourd’hui… c’est jour de compétition.

Maison vide / Casa vacía de Jesús Mª Palacios (2012) (20min).

Visite de la maison jadis occupée par les artistes Jorge Oteiza et Néstor Basterretxea, aujourd’hui abandonnée .

Les monstres n’existent pas / Monsters do not exist de Paul Urkijo (2012) (9 min). Avec Nang Nay, Iñigo De la Iglesia, Bin Sothum, Ander Pardo…
Nai fait des cauchemars du Yeak, un monstre qui mange les enfants qui ne sont pas sages.
VO khmer

Sous l’oreiller / Bajo la almohada de Isabel Herguera (2012) (8min).

Documentaire d’animation réalisé à partir de dessins et voix d’enfants hospitalisés en Inde.
VO espagnol – anglais