Correspondance cinéma d’animation et roman graphique
La bonne santé du cinéma d’animation espagnol de ces quinze dernières années n’est pas étrangère au dialogue qu’il entretient depuis toujours avec le bien-nommé huitième art. La bande-dessinée s’est régulièrement déclinée au cinéma et, à son tour, le cinéma a souvent été adapté en roman graphique. Les films présentés dans ce cycle illustrent ce lien indéfectible entretenu entre les deux par le biais de styles et de coups de crayon tous aussi singuliers. Grâce au travail de Paco Roca, cette exposition et ce cycle viennent apporter un éclairage sur une activité inhérente au cinéma d’animation et au roman graphique : le dessin. L’œuvre du célèbre dessinateur espagnol mise à l’honneur dans l’exposition proposée par le Festival cette année témoigne de ce dialogue entre les arts.
Reconnu et montré partout dans le monde, le cinéma d’animation espagnol marie depuis longtemps authenticité et créativité. Un savoir-faire et une autre manière de voir et raconter le monde, qui attire notamment des réalisateurs de renom comme Fernando Trueba (Chico & Rita ; They Shot the Piano Player) ou Pablo Berger (Mon ami robot). Parmi les premiers pays producteurs dans ce domaine, l’Espagne a aussi vu émerger des artistes polyvalents comme Alberto Vázquez (Unicorn Wars ; Psiconautas), à la fois illustrateur et réalisateur, dénonçant à coup de crayon des tragédies humaines. Idem pour Raúl de la Fuente et Damian Nenow, avec cette plongée dans l’Angola sur le point d’être décolonisé (Another Day of Life). Des travaux d’orfèvre pour donner vie à des récits universels (Érase una vez…, d’Alexandre Cirici Pellicer et Josep Escobar, inspiré de la Cendrillon de Perrault ; La Tête en l’air d’Ignacio Ferreras, adapté de l’album de Paco Roca) ou imprégnés d’idiosyncrasie espagnole (Josep de Aurel ; Buñuel après l’Âge d’or de Salvador Simó). Le tout, à (re)découvrir dans les salles nantaises, pour ne cesser de s’émerveiller.