Vicente Aranda

(c) Patrick Garçon, 2004

Réalisateur et scénariste espagnol, Vicente Aranda a marqué plusieurs générations de spectateurs grâce à des films qui explorent l’être humain dans l’épaisseur de ses paradoxes. Marquée par une grande variété de genres – du fantastique au thriller érotique en passant par le film historique et politique –, son œuvre est traversée par l‘érotisme et la mort. Les personnages féminins y ont la part belle, nombre de ses films offrant à ses comédiennes des partitions subtiles et complexes à jouer. Après une période passée au Venezuela, ce barcelonais d’origine qui se forme en autodidacte réalise son premier film Brillante porvenir (1964) en collaboration avec Román Gubern, puis est remarqué deux ans plus tard avec Fata Morgana, emblématique des débuts de l’école de Barcelone. En 1977 le long-métrage Cambio de sexo permet de découvrir une jeune Victoria Abril de seize ans, qu’il fera tourner dans une dizaine de films. Aranda réalise de nombreuses adaptations littéraires à partir de la fin de la dictature franquiste, mettant ainsi la lumière sur certains auteurs jusqu’alors écartés par le régime : Juan Marsé (La muchacha de las bragas de oro, Si te dicen que caí, Canciones de amor en Lolita’s Club), Manuel Vázquez Montalbán (Asesinato en el Comité Central), ou encore Luis Martín Santos (Tiempo de silencio).

Programmé à plusieurs reprises par le Festival, le réalisateur est présent en 2004 pour présenter Celos (1999) et Juana la Loca, déjà montré dans le cadre de la compétition officielle deux ans plus tôt en 2002. Il participe également au débat « Séville et le mythe de Carmen » avec l’historien Rafael Sánchez Mantero. En 2006, c’est son film Libertarias (1996) qui figure au sein du cycle « La Guerre d’Espagne au cinéma », thème important pour ce cinéaste qui a réalisé au début des années 90 la série Los jinetes de Alba, dont l’intrigue se déroule pendant la guerre civile et est portée par Victoria Abril et Maribel Verdú. Cette dernière vient présenter à l’occasion de son hommage en 2009 Amantes, le film qui l’a révélée et avait valu à Aranda le Goya de la meilleure réalisation. Avant elle, plusieurs de ses comédiens étaient déjà venus à Nantes : ainsi l’acteur Eduardo Noriega qui accompagne l’avant-première du film Canciones de amor en Lolita’s Club lors de la 18e édition, ou encore quelques années auparavant Pilar López de Ayala pour Juana la Loca, un film et un rôle décisifs grâce auxquels elle décroche le Goya de la meilleure actrice en 2001.

Films projetés au Festival :

 

Canciones de amor en Lolita’s club (2007) / 2008

¡Hay motivo! (2004 – film collectif) / 2005

Juana la loca (2001) / 2002*-2004*

Celos (1999) / 2004*

Libertarias (1996) / 1997-2006*

Amantes (1991) / 1994-2009

 

Titre (année de sortie) / Année de projection au Festival   * film présenté par l’invité

Personnalités en relation :

Ana Belén (actrice) | María Botto (actrice) | Teresa Font (monteuse) | Ariadna Gil (actrice) | Pilar López de Ayala (actrice) | Eduardo Noriega (acteur) | Guillermo Toledo (acteur) | Luis Tosar (acteur) | Maribel Verdú (actrice)

Dans les archives du Festival :

Temps forts en images :

Pour en savoir plus :

ALEGRE, Luis, La vida con encuadre: Vicente Aranda, Huesca, Festival de Cine de Huesca, 2002. | AUBERT, Jean-Paul, Les enjeux de la mémoire dans l’œuvre de Vicente Aranda, Dijon, Université de Bourgogne, Centre d’Études et de Recherches hispaniques du XXe siècle, 1999. | AUBERT, Jean-Paul, Le cinéma de Vicente Aranda. Pour une esthétique du personnage filmique, Paris, L’Harmattan, 2001. | COLMENA, Enrique, Vicente Aranda, Madrid, Cátedra, 1996.