Dans Actus à l'année 2020

Le Festival célèbrera du 25 mars au 4 avril 2021 « 30 ans de cinéma espagnol à Nantes ». Pour patienter jusqu’au printemps, nous vous invitons au Cinématographe à (re)découvrir, via une rétrospective de quatre films qui faisaient partie de la programmation du #FCEN2020, les univers des réalisateurs Pedro Almodóvar, Luis Buñuel, Olivier Laxe et Salvador Simó.

Au programme : projections, débats et conférences !

Événement annulé

Vendredi 6 novembre : « Mémoires en flammes »

18h – Viendra le feu, de Oliver Laxe (1h25)

Affiche O que arde / Viendra le feu de Oliver Laxe (2019)avec Benedicta Sánchez, Amador Arias
Amador a été condamné pour avoir provoqué un incendie. Lorsqu’il sort de prison, personne ne l’attend. Il retourne dans son village niché dans les montagnes de Galice où vivent sa mère, Benedicta, et leurs trois vaches. Leurs vies s’écoulent, au rythme apaisé de la nature. Jusqu’au jour où un feu vient à dévaster la région.

Prix du jury de la section Un Certain Regard, Cannes 2019

20h30 – Douleur et gloire, de Pedro Almodóvar (1h54)

Affiche Dolor y gloria / Douleur et gloire de Pedro Almodóvar (2019)

avec Antonio Banderas, Penélope Cruz, Asier Etxeandia
Une série de retrouvailles après plusieurs décennies, certaines en chair et en os, d’autres par le souvenir, dans la vie d’un réalisateur en souffrance. Premières amours, les suivantes, la mère, la mort, des acteurs avec qui il a travaillé, les années 60, les années 80 et le présent. L’impossibilité de séparer création et vie privée. Et le vide, l’insondable vide face à l’incapacité de continuer à tourner.

7 Goya 2020, dont celui du Meilleur film, Meilleur réalisateur et Meilleur acteur

22h30 – Débat sur la question mémorielle abordée dans ces 2 films (mémoire individuelle / collective), animé par Pilar Martínez-Vasseur, co-directrice du Festival du Cinéma Espagnol de Nantes et Professeur en Histoire et Civilisation de l’Espagne Contemporaine

Samedi 7 novembre : Buñuel et le surréalisme

18h15 – Buñuel après l’âge d’or, de Salvador Simó (1h20)

Buñuel en el laberinto de las tortugas / Buñuel après l'Age d'or de Salvador Simó (2019)

Animation
Suite au scandale de la projection de L’Âge d’or à Paris en 1930, Luis Buñuel se retrouve totalement déprimé et ruiné. Un ticket gagnant de loterie, acheté par son ami le sculpteur Ramón Acín, va changer le cours des choses et permettre à Buñuel de tourner Terre sans pain, retrouvant ainsi foi en son incroyable talent.

Prix du cinéma européen au meilleur film d’animation 2019. Prix du public Festival d’animation d’Annecy 2019. Prix Goya du Meilleur film d’animation 2020

Séance accompagnée d’un hommage à Jean-Serge Pineau, ainsi que d’une conférence autour de Luis Buñuel et le surréalisme, par Emmanuel Larraz, historien du cinéma et Professeur émérite à l’Université de Bourgogne.

Cet hommage original à Luis Buñuel s’articule d’une part autour d’un film documentaire d’animation, Buñuel après l’Age d’or (2018) de Salvador Simó, et d’autre part de Nazarín (1958), l’un de ses meilleurs films de la période mexicaine.

Le film de Salvador Simó, Buñuel après l’Age d’or, évoque le retour au cinéma de Buñuel après le scandale provoqué, en novembre 1930, par la première de son premier long métrage surréaliste L’Age d’or, qui provoqua un énorme scandale, des manifestations des ligues d’extrême droite, et son interdiction pendant 50 ans. Le film de Salvador Simó s’inspire du tournage, au printemps de 1933, d’un moyen métrage documentaire sur l’une des régions les plus pauvres d’Espagne, Las Hurdes. Buñuel était accompagné de quelques amis : Ramón Acín, un sculpteur anarchiste qui produisit le film avec de l’argent qu’il avait gagné à la loterie, et le poète Eli Lotar qui faisait office de cameraman. Des images en noir et blanc du documentaire de 1933 sont associées aux images d’animation.

Nazarín (1958) est l’adaptation d’un roman éponyme de Benito Pérez Galdós avec le jeune acteur espagnol Fernando Rabal dans le rôle d’un prêtre qui, tel un nouveau don Quichotte, voudrait atteindre les idéaux du christianisme et se heurte à la dure réalité. Le film faillit ne pas aller à Cannes où les autorités mexicaines voulaient envoyer un film folklorique avec deux vedettes nationales, Maria Felix et Emilio Fernández : « Parmi les films que j’ai réalisés au Mexique Nazarín est certainement un de ceux que je préfère. Il fut d’ailleurs bien reçu, non sans quelques malentendus qui concernaient le contenu véritable du film ». Ainsi au Festival de Cannes, où il reçut un Grand Prix International créé spécialement à cette occasion, il faillit également se voir décerner le Prix de l’Office Catholique.

21h30 – Nazarín, de Luis Buñuel (1h34)

avec Francisco Rabal, Rita Macedo • Version restaurée
Mexique, 1900, pendant le règne du dictateur Porfirio Diaz. Un prêtre, Nazarin, protège les parias et subit l’opprobre de ses pairs et de ceux qu’il défend. A cause de sa grande charité, lui-même vit dans une indigence proche de la misère. Il se sacrifie et se dévoue tout en se sachant violenté, incompris, méprisé, insulté. Il forme un étrange trio avec ses deux suivantes, la pécheresse Béatriz et la prostituée Andara. Nazarin poursuit son chemin, empruntant le chemin de croix du Christ.

Nominé pour la Palme d’Or à Cannes en 1959. Vainqueur du Prix International.

Séance présentée par Emmanuel Larraz, historien du cinéma et Professeur émérite à l’Université de Bourgogne.

Cinématographe Novembre 2020

> Consulter le programme complet
du mois de novembre du Cinématographe

Jean-Serge Pineau
Jean-Serge Pineau : capturer la vie par le cinéma

Jean-Serge Pineau aura été, dans l’aventure du Festival du Cinéma Espagnol qui fêtera (enfin !) ses 30 ans en 2021, un mentor, un partenaire, un ami, un complice et… le premier des spectateurs de ce Festival auquel il avait ouvert les portes du Cinématographe en 1990. Ceci n’est pas une formule ; c’est bien comme spectateur, tout d’abord, que se positionnait avec nous Jean-Serge, mais un spectateur qui nous emmenait, aussi, derrière l’écran. Il nous aura introduits dans les circuits de distribution et de production français. Dans nos rôles respectifs de passeurs, la manifestation se sera enrichie, embellie. A l’issue de chacune des séances, son commentaire avisé et parfois espiègle ou provocateur, précédant de peu celui des festivaliers, nous donnait de suite le tempo : sa vision éclairait nos choix et annonçait les échanges passionnés que nous engagions ensuite au Cinématographe puis au Katorza, rue Corneille, à Cosmopolis, ailleurs…
Si l’avenir du cinéma tient, comme le dit Costa Gavras, à la qualité des films, à leur diversité et à l’existence d’une avant-garde permanente sans laquelle la décrépitude guette, Jean-Serge aura réussi à faire siennes, et à nous les transmettre, chacune de ces prémisses tout au long de son parcours.
Personnalité de la Culture nantaise, il avait su garder entrain et désir insatiable de découverte et de rêve. Il a accompagné les artistes, le public, mais aussi tous ceux qui, à Nantes, cultivent l’amour des « salles obscures », celles où l’on vit à l’unisson. Avec Jean-Serge Pineau, l’écran rassemblait, il n’isolait jamais. En filigrane, son sourire demeurera, intime, sur cet écran de nos émotions partagées.

Pilar Martínez-Vasseur, Codirectrice du Festival du Cinéma Espagnol de Nantes

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