Retour en salles

 

« Le cinéma est là ! », claironnaient les premiers projectionnistes arpentant les campagnes de l’Espagne au début du XXe siècle. Et le public se formait face à la toile qui s’éclairait d’existences autrement plus durables que la lumière qui la dessinait.

C’était il y a fort longtemps ? Mais de tant de choses, désormais, il y a longtemps…

En 2021 nous avons, malgré les incertitudes, proposé un festival en partie en ligne et, autant qu’il a été possible « en présentiel », comme nous avons appris à dire, sans pour autant accepter que nos vies alternent indéfiniment en cette épineuse alternative. Nous avons, moments exceptionnels, rendu hommage à Marisa Paredes et réuni des milliers de spectateurs, en trois temps : mars, mai, juin et trois lieux : le Katorza, le Cinématographe et la Cité des Congrès. Nous fêtions alors les 30 ans du Festival. Le livre de ces 30 ans est là, qui retrace cette aventure.

A saute-mouton avec une chaise, celle d’une place au cinéma sans doute, l’acteur et réalisateur Eduardo Casanova sur notre affiche de 2022 est joueur. Potentiel spectateur en quête d’un autre monde ?

 

PLURALITÉ DES VOIX

Retrouvons-nous pour découvrir la production de l’année 2021, d’une foisonnante richesse. Avec 60 films, 40 invités, 200 séances au Katorza et 4 au Théâtre Graslin, parmi les nouveautés de cette édition, soulignons : le nombre important de premières (23), d’avant-premières (4), d’inédits (13), témoignant de la consolidation des liens établis par le Festival entre producteurs espagnols et distributeurs français.

Que d’histoires, de vies, de territoires souvent absents des medias trouvent dans la programmation leur juste place ! Nommer, mettre des mots, des images sur des pans entiers de populations invisibles, faire dialoguer les mémoires de ces populations, toutes générations confondues, regarder l’époque en face sans complaisance reste le point d’orgue des films à l’affiche. Dans l’ensemble de ces titres se dessinent deux enjeux cinématographiques majeurs, entre collectif et intime, réalité et fiction, spectateur et citoyen. Le credo godardien de « faire politiquement des films plutôt que de faire des films politiques » semble bien ancré dans les nouvelles générations de cinéastes.

 

ET POUR UNE TRAVERSÉE DE L’ÉCRAN

Vous pourrez assister à une Masterclass avec Fernando Trueba, suivie de El olvido que seremos, à un hommage à Mario Camus et à une rencontre avec Icíar Bollaín et Maixabel Lasa, dont l’histoire a inspiré le film Les repentis/Maixabel.

Bon festival

Pilar Martínez-Vasseur